Le soleil, les fleurs commencent à faner, mon regard s’attarde sur des photos : deux jeunes femmes et leurs bébés sont là pour quelques jours, je me rappelle.
1979, profession : gardienne d’enfants ! Les années filent, les deux petites ont évolué. La gardienne s’en est allée, l’assistante maternelle est arrivée. Faisant de mon mieux pour les éduquer, j’oubliais que j’étais salariée. J’avais donc un Chef ? Un chef pour me contrôler ? Toujours le bienvenu pour échanger, discuter et me sentir épaulée ! Les enfants, ce n’est pas rien, ça ne se conduit pas comme un train !
Mais voilà, en novembre 1998, mon petit train a déraillé : un chef l’a stoppé, un wagon s’était décroché, vacillant, le sous chef aurait dû l’examiner.
Eh oui, un des enfants confiés m’avait été enlevé injustement, mon chef m’accablait de reproches infondés. Mon petit train ne pouvait plus rouler !
N’ayant rien à me reprocher, je ne pouvais pas laisser passer de telles accusations, un syndicat devait bien exister. Je me suis présentée, moi, dans mes petits souliers, je ne savais pas qui j’allais rencontrer.
J’ai été écoutée, je pouvais enfin parler. Quelle équipe ! Elle m’a même accompagnée au Tribunal Administratif, pour obtenir gain de cause, et m’a remise sur les rails. Mon petit train roule, à nouveau.
Depuis je n’oublie pas que je suis salariée. Grâce à FO, je touche une prime d’ancienneté. Chaque fois qu’un chef veut empêcher un petit train de rouler, Force-Ouvrière est là.
Solange
FSQ Tribune FO Décembre 2005